La réalisation de portraits de clochards, personnages fondus dans la rue, permet de les porter au rang de modèles, d’icônes : par un traitement artistique prononcé, ils deviennent nos muses. En les représentant de face, plein cadre, de grande taille et en les plaçant dans l’espace urbain, avec les soucis d’un galériste, on impose au spectateur ces portraits: visages burinés et abîmés par la vie.
Ces dessins sont réalisés à la pierre noire à l’échelle 1. La série est accompagnée, complétée par un texte, en utilisant un corps typographique de petite taille placé au centre d’un grand format, identique aux portraits. Il force le spectateur à se rapprocher pour lire et par conséquent à se rapprocher des visages.
Les tirages sont réalisés sur un papier particulièrement fin. Le temps, les aléas climatiques, l’intervention humaine viendront parfaire l’œuvre. Ses œuvres sont éphémères et c’est ce qui les rend sensibles. Elles n’ont véritablement de sens qu’une fois usées et abîmées par le temps et les passants. L’œuvre devient unique lorsqu’elle s’imprègne de la matière et des aspérités du mur d’accueil.
Le choix de l’espace est non seulement le complément narratif du dessin, mais il en est également le support tant par ses matières que par ses couleurs.
The realization of portraits of homeless people, characters melted in the street, allows to bring them to the rank of models, icons: by a pronounced artistic treatment, they become our muses. By depicting them from the front, full-frame, large and placing them in the urban space, we impose on the viewer these portraits: faces chiseled and damaged by life.
The prints are made on a particularly fine paper. Time, climatic hazards, human intervention will complete the work. His works are ephemeral and that’s what makes them sensitive. The work becomes unique when it becomes imbued with the material and asperities of the reception support.
The choice of space is not only the narrative complement of the drawing, but it is also the support for both its materials and colors.